La Collectivité territoriale de Guyane, L’EPCC les Trois-Fleuves et le Conservatoire de Musique, Danse et Théâtre Edgar-Nibul ont souhaité honorer les musiciens vendredi 22 novembre 2019, jour de la Sainte-Cécile, à 19 h à l’auditorium Edmond Antoine Edouard de l’Ensemble Culturel Régional.
Dans le cadre de l’année « Atipa, roman guyanais » 2017, qui visait à faire connaître la première œuvre romanesque publiée intégralement en créole guyanais en 1885 par Alfred Parépou, alias Athénodore Météran (1841-1887), une première présentation de ses oeuvres avait pu ravir le public présent.
L’opération est renouvelée cette année afin de permettre à tous de (re)découvrir un pan du patrimoine musical guyanais qui n’a plus jamais été joué et écouté depuis longtemps.
Patricio Malcolm Valdes, Professeur de piano au Conservatoire, interprétera une vingtaine de morceaux instrumentaux, dont les partitions imprimées entre 1851 et 1913 à Cayenne et à Paris ont été redécouvertes dans les fonds patrimoniaux des Archives territoriales de Guyane et de la Bibliothèque Nationale de France.
Ces pièces composées pour le piano sont représentatives de styles de musique alors en vogue (quadrilles, polkas, valses, marches, etc.). Elles sont aussi révélatrices du développement de la pratique et de l’enseignement du piano et de l’émergence de la figure de l’artiste qui signe et défend ses œuvres, comme en témoigne la création en 1851 de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM).
Grâce au développement de l’imprimerie, les artistes professionnels et amateurs publient leurs créations sur papier, ce qui a permis en partie leur conservation.
Parmi les compositeurs au programme, une place toute particulière sera faite à Samuel Lubin, alias Edgar Nibul (1862-1948), comme pianiste et compositeur instrumentiste, activités peut-être moins connues du public que celle de chansonnier.
Samuel Lubin, étudiant en pharmacie à Paris en 1884, membre de la SACEM à partir de 1886, commence à composer pour le piano et publier ses premières œuvres. La même année et dans la même ville, Athénodore Météran achève son chef d’œuvre Atipa.
La présentation exceptionnelle et inédite de ces morceaux a pour objectif la réappropriation par le public d’un patrimoine musical qui mérite d’être étudié et transmis. Elle annonce de prochains travaux de recherche et de valorisation dans ce domaine.